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Entretien avec Marcin Krzykowski, Milliman

Depuis 2008, Marcin travaille à Varsovie, en Pologne, pour Milliman, une société d’actuariat et de conseil, où il fait maintenant partie des responsables. Il est président de l’Association actuarielle polonaise depuis 2019 et a récemment rejoint le comité de rédaction de « L’actuaire européen », une publication de l’Association actuarielle européenne.
Written on 03/11/2022

Qu’est-ce qui vous a décidé à devenir actuaire ?

Mes deux parents ont étudié les mathématiques, et j’ai suivi leurs traces. J’ai obtenu un diplôme en mathématiques et en informatique de l’Université de Gdańsk, en Pologne, en 1999. Un certain nombre de compagnies d’assurance avaient commencé à s’établir en Pologne dans les années 1990, et vers ma quatrième année d’études, mon père est revenu d’une conférence de mathématiques et m’a parlé de la profession.

Pour moi, une carrière dans la finance me semblait beaucoup plus tentante que de travailler dans les TI. J’ai rencontré un excellent mentor à l’université qui m’a beaucoup soutenu dans mon choix d’orientation. Alors que j’étais encore étudiant, j’ai commencé à travailler chez Alte Leipziger Hestia (maintenant ERGO Hestia), où j’ai rejoint la communauté des collègues actuaires. Je suis toujours en contact avec ces amis.

Dans quels domaines actuariels avez-vous travaillé jusqu’à maintenant dans votre carrière et quelles sont les principales tâches de votre poste actuel ?

J’ai surtout travaillé dans le domaine de l’assurance-vie. Au fil des ans, mes intérêts professionnels ont évolué vers le P&C et des sujets stratégiques de haut niveau, mais le secteur de l’assurance-vie reste toujours important pour moi. Pendant les 10 premières années de ma carrière environ, j’ai travaillé chez des assureurs directs, puis je suis passé à la consultation.

Je supervise maintenant les activités de Milliman pour l’Europe de l’Est. Je vis à Varsovie, mais je voyage souvent dans la région des pays d'Europe centrale et orientale, en particulier en Roumanie. En fait, juste après le début du confinement lié à la COVID-19, j’ai commencé un cours en ligne en roumain, et j’étudie toujours la langue. Avec mes collègues, je contribue au développement des activités de Milliman et je m’assure que nous faisons un travail de qualité pour nos clients.

Quelles compétences personnelles et connaissances professionnelles sont particulièrement importantes pour réussir dans votre profession ?

Il va sans dire que chaque actuaire doit posséder les compétences de base qui sont définies dans le programme éducatif de la profession. De nos jours, le domaine actuariel est si vaste qu’il est devenu pratiquement impossible d’être un expert en tout. Par conséquent, je crois qu’il est important de se spécialiser en acquérant de l’expérience professionnelle dans un domaine spécifique.

Je crois que la compétence qui compte le plus est d’essayer de bien comprendre la situation dans son ensemble : pourquoi nous faisons ce que nous faisons et comment nous communiquons les résultats de notre travail au monde extérieur.

Quels aspects de votre travail aimez-vous particulièrement et quels aspects trouvez-vous moins agréables ?

J’ai quelques milliers de contacts dans mon annuaire et près de mille sur LinkedIn (et je n’aime pas accepter les invitations de personnes que je n’ai pas rencontrées en personne). Donc clairement, j’aime rencontrer et parler aux gens !

J’ai à cœur d’aider les gens à relever des défis professionnels complexes. En fait, c’est de cela qu’il s’agit : la croissance axée sur l’innovation, le développement et l’exploitation des connaissances acquises en travaillant dans d’autres domaines.

J’aime la variété et je ne suis pas un grand fan des tâches routinières. Bien sûr, le travail d’actuaire consultant comporte des défis, comme des périodes occasionnelles avec une charge de travail supplémentaire, mais les avantages, comme l’exploration de nouveaux domaines et le développement constant, l’emportent fortement sur ceux-ci.

Quels sont les principaux défis auxquels les actuaires seront confrontés à l’avenir ?

Pendant de nombreuses années, la profession actuarielle a attiré les meilleurs candidats et, depuis un certain nombre d’années, c’est une profession de premier rang. Cela a commencé à changer récemment avec la montée d’autres professions exigeant des compétences similaires, telles que la science des données et l’informatique.

Je vois parfois des non-actuaires aux réunions professionnelles d’actuaires. Ils ont tendance à être charmés par notre coopération et notre sophistication, et j’ai entendu des visiteurs dire qu’ils n’ont jamais vu des gens aussi positifs et encourageants. Je crois que notre profession pourrait faire davantage pour communiquer autour de notre singularité et nos compétences au monde extérieur, tant aux jeunes qu’aux employeurs. Les efforts requis pour devenir actuaire sont considérables, mais cela en vaut la peine. La profession a une éthique du travail, une importance sociale et une responsabilité de premier ordre, ainsi que des opportunités de carrière fascinantes.

L’autre défi pour les actuaires est la nécessité de constamment actualiser nos compétences dans un monde en rapide évolution. Personne ne pourrait dire qu’il y a un manque de nouvelles normes en matière de solvabilité et de déclaration, et les techniques statistiques et de traitement des données évoluent sans cesse. Heureusement, contrairement à de nombreuses professions, les actuaires doivent suivre des cours de formation continue. Il est ainsi plus facile de relever ces défis et de rester au fait des nouveaux développements.